Entretien avec Patricia*, directrice de résidence autonomie à Villeurbanne.
Le confinement a sonné l’arrêt brutal de toutes les activités pour les résidents… Toutes, sauf une, Adyma!
Adyma a réussi à trouver un mode de continuité. Expliquez-nous comment.
Dans un tout premier temps, nous avons travaillé avec Adyma sur des protocoles de protection, intégré la gestion des gestes barrières. Mais nous avons été vite en situation de confinement total. Aussi, nous n’avons pas pu poursuivre en présentiel.
Très rapidement, Yannick Manet a établi un lien et proposé de se mettre à disposition des résidents. D’abord au travers d’échanges téléphoniques, puis grâce à l’envoi de programmes de travail hebdomadaires, pour permettre aux seniors de travailler leur mobilité.
Chaque jour, nos résidents constataient tout ce qu’ils avaient perdu avec le confinement. Dans ce contexte, le fait de poursuivre Adyma, même d’une autre façon, leur était très précieux.
Ils venaient à nous pour récupérer le travail préparé par Yannick. En tout, ce dernier a conçu 7 à 8 semaines de programmes de mobilité. Nous avons laissé les documents accessibles à tous, même à ceux qui ne suivaient pas le programme Adyma avant le confinement.
L’attente était forte. « Quand arrivent les nouvelles fiches ? On n’a pas reçu le programme de la semaine prochaine ! » Cela devenait un vrai repère chaque semaine.
Cela ne vous a-t-il pas donné plus de travail à vous, de devoir faire le relais entre Adyma et les résidents ?
Non, bien au contraire ! En dehors de l’enjeu de mobilité, ce lien avec un tiers fut très bénéfique pour les résidents. Quelqu’un prenait soin d’eux, depuis l’extérieur. Nous, le personnel de la résidence, étions dans une période intense pour tout gérer, avec une faible disponibilité d’écoute, submergés par les urgences. Cette attention portée par quelqu’un de l’extérieur, nous n’aurions pas pu l’assumer. On voyait bien qu’il faisait corps avec nous.
A la suite du confinement très strict, Adyma a proposé des marches de déconfinement. Leur force, c’est de s’être immédiatement adapté et d’avoir remobilisé des bénévoles pour aller marcher un peu tous les jours.
Parlez-nous du robot mis à disposition de la résidence par la région !
Cela fait longtemps que la région souhaite expérimenter l’innovation technologique au service du grand âge. Le robot ne servant plus dans les lycées du fait du confinement, la région a proposé que nous le récupérions. Cela a permis à Yannick Manet d’Adyma de garder le lien avec les personnes âgées de la résidence.
En dehors d’Adyma, le robot a servi aux familles pour rendre visite à leur aïeul !
Avez-vous constaté une baisse de mobilité chez les résidents avec le confinement ?
Le confinement, la restriction, a fragilisé certains résidents dans leur envie d’aller de l’avant, a diminué les distances parcourues. Pour autant, de nombreuses résidentes assidues depuis 3 ans aux projets mobilité d’Adyma sont allées marcher dans le jardin. Elles avaient pleinement conscience des risques encourus si elles perdaient leur mobilité.
Une, voire deux, parfois trois fois par jour de marche active ! Elles ont mesuré le jardin – qui fait 53 mètres de long – et ont compté le nombre d’allers-retours, jusqu’à parcourir des kilomètres. Preuve que la culture de la mobilité est bien ancrée chez elles, grâce à Adyma. Les personnes en dehors du dispositif Adyma ont plus souffert de l’immobilité forcée.
Ensuite, le besoin de marcher loin s’est fait sentir, et heureusement, les marches de déconfinement ont répondu à temps à cette envie.
Adyma a-t-il mieux su s’adapter que d’autres à la crise sanitaire ?
Oui, tout à fait. Adyma a démontré sa capacité à animer à distance et à poursuivre ses activités malgré la situation. A contrario, d’autres ateliers réguliers proposés à la résidence n’ont pas su s’adapter et ont été totalement interrompus pendant la période de confinement.
À quelle autre situation Adyma devra s’adapter à l’avenir ?
Il faut être prêt à accompagner les seniors dans le maintien de leurs activités, quelles que soient les contraintes externes. Les situations climatiques notamment, les canicules, doivent faire l’objet de plans de continuité d’activités prévus à l’avance. Pour ne pas se trouver au dépourvu en temps de crise.
Par exemple, ce que j’apprécie avec Adyma, c’est que les balades, une fois planifiées, ont lieu quelle que soit la météo. Parce qu’Adyma adapte son offre. C’est ce qu’on attend d’eux, et c’est ce qu’ils proposent. C’est pour cela que l’on travaille avec eux. Plus qu’un prestataire d’activités, ils sont partie prenante des projets d’établissement et de vie.
*le prénom a été changé.